Chirurgie du ptosis
C’est une pathologie unie ou bilatérale qui est caractérisée par une chute de la paupière supérieure. Outre la gêne esthétique, le ptosis va aussi provoquer un rétrécissement du champ de vision dans le haut du regard.
Apparition du ptosis : quelles sont les causes ?
Les ptosis sont congénitaux dans 75% des cas. Le ptosis congénital est dû à une faiblesse du muscle releveur de la paupière supérieure présente à la naissance.
Le ptosis aponévrotique ou ptosis sénile, apparaît avec l’âge. Il est causé par le relâchement du muscle releveur et la désinsertion progressive de son insertion entraînent une chute modérée de la paupière supérieure qui recouvre la cornée et parfois la pupille.
Cela peut limiter le champ visuel vers le haut surtout quand il atteint l’axe pupillaire et peut gêner la lecture. Un ptosis peut ne concerner qu’un œil ou les deux, souvent de façon asymétrique.
Il s’agit également d’une gêne esthétique en plus de la gêne fonctionnelle surtout chez les patients jeunes.
Comment se déroule l’intervention du ptosis ?
C’est une intervention ambulatoire : le patient rentre une heure avant l’intervention et ressort une heure après l’intervention.
L’anesthésie locale est complétée par un sédatif injecté par l’anesthésiste. Il est important que le patient soit éveillé lors de l’intervention. La participation du patient permet au chirurgien un réglage optimal de la hauteur de paupière requise.
En fonction de la force du muscle releveur de la paupière supérieure, de l’âge du patient, de l’excès cutané associé (dermatochalasis), plusieurs techniques sont possibles :
- la chirurgie du muscle releveur de la paupière supérieure qui consiste à plicaturer ou réséquer une partie du muscle du releveur de la paupière et le refixer au tarse
- la résection conjonctivo-Mullérienne à la face profonde de la paupière supérieure en cas de petit ptosis avec un test positif à la néosynéphrine
- la suspension de la paupière au muscle frontal pour les ptosis importants avec mauvaise fonction du muscle releveur de la paupière supérieure.
La technique chirurgicale la plus pratiquée reste la résection du muscle releveur car elle permet toujours d’agir sur le muscle lorsque celui-ci est exploitable et de régler la hauteur et la courbure de la paupière en fin d’intervention. Elle est très utilisée en cas de ptosis sénile liée à une désinsertion de l’aponévrose (terminaison fibreuse du muscle).
La technique de résection conjonctivo-mullérienne est utile en cas de petite asymétrie de hauteur de paupière entre les deux yeux chez les patients jeunes avec un test à la néosynéphrine positif qui permet de simuler l’effet de la chirurgie. Elle présente l’avantage de ne pas donner de cicatrice car il s’agit d’un abord conjonctival postérieur et permet une retouche par voie antérieure si nécessaire.
La suspension frontale, plus rare, est surtout pratiquée chez les enfants avec des ptosis congénitaux importants dont le muscle releveur est très faible. Chez l’enfant, le ptosis est opéré vers l’âge de quatre ans (en dehors des rares cas de ptosis majeurs menaçant le développement de la vision et qui sont donc opérés plus tôt).
Quelles sont les suites opératoires de la chirurgie du ptosis ?
Elles sont simples. La première semaine, la paupière est gonflée. Une ecchymose peut également être présente. Le retrait des fils s’effectue entre 5 et 7 jours après l’intervention. Les cicatrices sont peu visibles car elles sont situées dans le pli de la paupière.
L’efficacité du geste chirurgical peut s’apprécier rapidement dans le mois qui suit l’intervention mais le résultat définitif nécessite entre 3 et 6 mois de cicatrisation.
Une petite asymétrie peut persister entre les deux yeux.
En cas de sur ou de sous correction une retouche peut être envisagée à distance de la chirurgie initiale.
Les complications telles que l’hématome ou l’infection du site opératoire sont rares.
Pré et postopératoire à 1 mois post chirurgie de ptosis droit par voie antérieure.
Pré et post opératoire à 1 mois post opératoire de résection conjonctivo-müllerienne